- Marc Boyer
- Récits de vols
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GR10 en ciel : 2ème partie
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J'avais pu faire une première moitié de GR10 en partant de l'océan à Hendaye il y a déjà deux ans maintenant. L'an dernier, pour cause de construction d'une nouvelle boutique et d'un nouveau dépôt pour Soaring Shop, j'avais dû renoncer à faire la deuxième partie entre Luchon et la Méditerranée. Mais il était hors de question de ne pas venir à bout de ce rêve de gosse.
Je suis donc reparti le 7 juillet de chez moi, terminus de ma première moitié de GR10 où, parti de la plage de Hendaye, j’étais arrivé à la maison dans la vallée du Larboust, au-dessus de Luchon.
Direction les granges d'Astau et le lac d'Ôo pour finir à Luchon, une étape magnifique, une des plus belles du GR10. Pas de vol à cause d'une mer de nuages bien épaisse, mais que la montagne est belle avec tous ces champs de rhododendrons en fleurs. Direction l'Ariège, où je n'ai pas mis les pieds depuis... trop longtemps. Les étapes s'enchaînent, poussées par le vent de sud-ouest, et me voici à Melles pour une étape qui sera finalement longue. Ma stratégie est simple : marcher sans chercher à aller vite, mais marcher longtemps et prendre les vols au passage d'une crête ou d'un col quand les conditions sont bonnes.
10 heures de marche pour pénétrer au cœur du Biros et s'immerger à nouveau dans ce GR10. Loin des SMS, des mails, de Google, Instagram et autres pollutions collantes. L'accueil au gîte d'Eylie met de suite le ton sur cette ambiance ariégeoise, bien différente de celle des Pyrénées centrales, bien plus touristique et artificielle. Merci, Elsa, pour ce repas improbable.
Beaucoup de vent de sud-ouest au col d'Arrech. Descente à La Pucelle. Il fait chaud. Montée à la cabane de Besset et arrivée au col du Clot du Lac. Il fait beau et le vent se calme. Nuit en cabane comme on les aime.
Au petit matin, le vent se fait plus discret. Il m'oblige cependant à entamer la descente quand, au détour d'une épaule, il se fait presque oublier. Je sors ma voile et, en moins de 2 minutes, me voilà en l'air. Un léger vent de sud coule au départ sur les pentes sans être pour autant méchant. J'arrive ensuite dans l'air frais du fond de la vallée du Valier, qui me garantit une fin de glissade tout en douceur. Posé à la maison du Valier. Un petit café et me voilà reparti en direction du col de la Core. La forêt que je traverse est remarquable. Seul, dans cet univers de troncs robustes, de branches sans fin et de millions de feuilles, j'ai l'impression de communiquer avec ces végétaux qui nous regardent de très haut en toute modestie.
En sortant de la forêt, la pente est raide et le paysage d'une grande beauté. Un petit détour vers la cabane de Taus me gratifie d'un panorama sur le Vallier d'une incroyable beauté. Seuls les cris du berger, m'avertissant d'une chute de pierres, me ramènent à la réalité. Il me faudra éviter par deux fois ces chutes de pierres provoquées par ses brebis. Le sentier en balcon file au nord, et me voilà à l'aplomb de l'étang d'Illet. Une belle prise de pente dans une combe étroite et raide m'offre un magnifique décollage. D'épaule en crête, me voilà à l'aplomb du col de la Core, que je laisse sur ma gauche pour filer vers Esbintz et son fameux gîte.
Mathias, son propriétaire, m'indique le chemin pour atteindre sa maison et son petit Népal. La bâtisse de pierre offre une agréable fraîcheur pour le casse-croûte avant de prendre la direction d'Aunac et de Couflens.
J'atteindrai le hameau de Rouze peu avant 20 h, où là encore l'accueil fut incroyable. Il est en effet de coutume, dans ces gîtes ariégeois d'une autre époque, de se ravitailler en laissant ses sous dans une petite caisse en bois, tout comme vous pesez vous-même votre fromage. Ici, la confiance est aussi forte que l'hospitalité. Le dîner que nous servira Herman dans sa maison fut un grand moment pour nos papilles et pour les échanges avec les compagnons GRdistes du jour.
Après un petit-déjeuner 4 étoiles, me voilà parti. Valentin passe tel une fusée. On se reverra. Comme assez souvent dans ces forêts ariégeoises, je me retourne de temps en temps. Une ombre, un bruit... J'ai souvent l'impression de ne pas être seul. Au col de la Serre du Cot, une petite brise de pente m'invite à monter sur le petit sommet au-dessus.
Arrivé à la Peyre Mensongères, la brise se transforme en rafales de sud et m'oblige à accélérer le pas si je veux voler, car ce vent va forcir, je le sens. Deux ou trois minutes, et je vole. Un début de vol assez calme, puis le vent de sud me cueille avant d'arriver dans la vallée. Il m'arrête littéralement dans le ciel. Je me place dans la vallée et entame, dès que possible, une descente rapide. Ce n'est qu'à 200 m/sol que je retrouverai de l'air frais et une aérologie calme. Plus tard, en montant sur Guzet, le vent de sud régnera à grands coups de rafales sur tous les reliefs. Descente et arrivée sur Aulus dans l'après-midi.
Il a plu comme prévu toute la nuit. Tout est trempé. Je décide de faire sécher mon équipement comme je peux pour ensuite partir sur le port de Saleix. La pluie se calme quand je démarre, et je me fais ensuite cueillir par une drache bien épaisse tout au long de l'étape. Je sors ma cape qui me maintient un peu de confort malgré les bonnes rafales de vent. J'arrive au refuge de Bassiès trempé. La sieste sera bonne, tout comme un repas sympathique en compagnie d'un papa avec ses deux gamins qui découvrent la montagne.
Grand beau ce matin avec un léger flux d'ouest. Je trouve une zone de déco orientée est au-dessus des étangs de Bassiès, mais le vent d'ouest m'empêche de voler. Descente à pied sur Auzat et Vicdessos pour me ravitailler. La montée sur les crêtes de la Bède, au-dessus de Gestiès, sera bien chaude avec un tracé en bordure de la forêt. Le paysage est magnifique et, de bosses en crêtes, j'arrive à la cabane de Courtat Marti, remplie de gens du pays venus festoyer. Je fais le plein d'eau à la source et me trouve un bel endroit pour bivouaquer. Demain, avec un peu de chance, je volerai d'ici dans le magnifique massif de l'Aston.
Au petit matin, le vent d'ouest est toujours là, mais quelque chose me dit que ça ne va pas durer. Je prends mon temps pour déjeuner et bingo, le vent laisse la place à une petite brise sur les pentes orientées est. Je sors ma voile en deux temps, deux mouvements, et glisse dans le ciel en direction d'une clairière située sur le tracé du GR10. Posé pile sur le chemin après avoir économisé 500 m de dénivelé. Il ne reste plus qu'à remonter sur une crête et redescendre sur la vallée de l'Aston pour remonter à Beille. Cette remontée sera dure dans la chaleur.
À Beille, 4 ou 5 hélicoptères me rappellent que le Tour de France est dans les Pyrénées. Beaucoup de bruit, le speaker qui n'arrête pas de brailler dans son micro. Je m'arrête à la magnifique cabane d'Artaran en attendant que tout ce vacarme finisse par s'arrêter. Je vais faire le plein d'eau et profiter de ce magnifique endroit. Dans la soirée, un, deux, puis trois personnes feront leur arrivée. Le premier d'entre eux, Guilhem, est un personnage attachant, charpentier à la retraite, qui a fait le tour complet des Pyrénées en partant de chez lui en Ariège, en traversant à la suite le versant nord par le GR120 et le versant sud par le GR11.
Elo me rejoint à Beille et nous partons en début d'après-midi en direction du refuge de Rulhe. Nous décidons, en voyant le ciel se charger, de passer la nuit à la cabane de Rieutort. Un magnifique endroit avec un accueillant torrent propice à la baignade.
Quelle magnifique crête ! Au refuge de Rulhe, ça ronfle dur au sud-ouest. Pause repas et direction la crête de Llasse. Le vent d'ouest et une très belle mer de nuages nous privent d'un vol magnifique en direction de Merrens. Bivouac dans la brume en dessous de l'étang de Comte.
À Merrens, accueil super sympa à la gare transformée en restaurant et point ravitaillement au top. On traîne ici, retenus par des gens accueillants et très serviables. La montée vers le col de Besines sera elle aussi très... chaude. Mais c'est beau et on ne croise personne. Au col de Besines, on espère voler. On cherche un décollage et finalement, nous glissons vers le lac de Besines où nous posons paisiblement. Le refuge est archi-blindé et nous montons chercher un bivouac en direction du col d'Anyel. Bivouac dans un endroit magnifique, truffé de moustiques, qui nous oblige à manger dans la tente. Vive les doubles-toits en mesh !
La montée au col est superbe et à l'ombre !! Au col, on cherche un décollage, mais le flux d'ouest nous incite à descendre à pied. Passage à l'étang du Lanoux et montée à la Porteille de la Grave. Ça pousse toujours en ouest. Descente au lac des Bouillouses et pause à l'auberge. Descente à Mont-Louis où on se ravitaille avant d'aller rejoindre Planes et son gîte l'Orri. Ce gîte est lui aussi un petit paradis où nous recevons un accueil incroyable. La douche nous fait du bien, tout comme un sympathique dîner.
Départ au petit matin pour une belle étape. Au col Mitja, ça ronfle toujours en ouest. Descente et passage au refuge de la Carança. On continue vers le Coll del Pal. Après le col, le ciel se détraque et l'orage nous attrape. En quelques minutes, le sentier se transforme en petit torrent. Les capes sont à nouveau de sortie. On arrive à Mantet en fin d'après-midi et le gîte de Jean apparaît comme une oasis dans cette fournaise. Soirée très sympa avec deux Catalanes de Barcelone et avec Valentin que nous avons déjà croisé à Rouze, à Aulus, au refuge de Rulhe et à Planes.
Nous marchons avec Valentin. Pause café et ravitaillement à Py. Agréable montée en forêt au refuge des Mariailles. Nous continuons en direction du Canigou que nous voulons grimper demain. La cabane Arago sera notre logis. Pourvu qu'elle ne soit pas blindée. Il y a énormément de monde ici, car le Canigou est un sommet mythique qui attire des foules. En fin de nuit et dans la matinée, l'orage nous envoie des salves de glaçons de la taille de pois chiches. La cabane verra passer des sportifs en hypothermie, une famille d'Anglais qui nous asphyxie avec leur réchaud à pétrole, et un gars du coin avec ses chevaux.
Nous partons en direction du Canigou dès que l'orage a fini son œuvre. En approchant du sommet, un cunimb se forme au sud-ouest du sommet. On accélère le pas et le couloir final est avalé avec rapidité. Quel magnifique sommet avec le Garbet et sa paroi verticale, la vue sur le Roussillon et la mer que nous apercevons pour la première fois. Mais nous n'allons pas nous attarder car le cunimb n'est pas loin. On file vers le refuge des Cortallets que nous atteignons rapidement. Dommage pour le vol, le vent n'était pas fort et il était possible de décoller en ouest dans les cailloux, mais le cunimb était un peu gênant. Petite pause aux Cortallets, finalement trop longue, car nous n'arriverons pas ce soir à Bateré. Valentin file devant ; l'appel de la mer ; et nous bivouaquons dans la forêt après la cabane de l'Estanyol.
À Batère, la vue est belle, mais le vent est d'ouest. Descente à Amélie. C'est long. Pause au restaurant et ravitaillement. La montée à Montalba et au Roc de France sera longue. Elo trouve, avant le Roc de France, un bivouac improbable et magnifique entre deux lames de rochers.
Au Roc de France, pas de vol car ça souffle en nord-ouest trop fort. Descente sur Las Illas. Pause café dans un restaurant d'un autre monde qui a vu passer en 1936 le président de la République espagnole, le président de la Catalogne et le président de l'Euskadi (Pays Basque) fuyant le fascisme de Franco. Cet endroit est unique et respire l'histoire puisqu'il a aussi vu passer, quelques années plus tard, dans l'autre sens, tous ceux qui fuyaient le fascisme nazi. Pour nous, ce fut une autre histoire où nous avons combattu la fournaise pendant des heures avant d'arriver au Perthuis, un véritable cataclysme pour nous, offrant un surprenant mélange d'Afrique,
d'Espagne et de France. Inutile de chercher des tomates ou du pain au Perthuis, il n'y a que des cigarettes, de l'alcool, des cheeseburgers et du Coca-Cola. Quelle débandade ! L'arrivée au col de l'Ullat sera notre délivrance et le retour à nos valeurs. Merci à Yann pour son accueil et pour son hospitalité. Son chalet est un véritable paradis, loin de la foule, où la nature préserve ses droits.
Autant l'étape d'hier était à oublier, autant cette dernière étape est fabuleuse. Le sommet du Néoulous est un phare incroyable qui marque l'arrivée à la grande bleue. Ce dernier parcours en crête est un vrai bonheur qui vient boucler le GR10 et ses 850 km de sentiers. Nous savourons la descente vers Banyuls dans cette fin d'après-midi délicieuse quand apparaît, au détour d'une rue, la GRANDE BLEUE !!! L'émotion est là. En traversant la plage, tous les souvenirs de cette traversée surgissent. Le plongeon dans cette mer Méditerranée est une récompense pour tous ces efforts déployés. La soirée dans ce beau village catalan est aussi une belle récompense. Nous n'avons plus qu'une envie : y retourner mais cette prochaine fois en suivant de plus près le fil de la barrière pyrénéenne en nous inspirant du HRP (Haute Route Pyrénéenne).
La Step X, prononcée “Step cross”, se destine aux pilotes “loisirs” ou en pleine progression, friands de vol de distance et de marche et vol. Elle fait partie des best-sellers de cette fameuse catégorie dites B+. Elle vient compléter la gamme des ailes Supair en s'intercalant parfaitement entre la Leaf 3 et la Savage.
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