L’arrivée d’une nouvelle Epsilon est toujours un “événement” en soi. En effet, apparu en 1993, cette voile fait partie intégrante de l’histoire du parapente. Renouvelée tous les 3ans en moyenne, elle arrive aujourd’hui à sa dixième édition et prend l’appellation DLS. Découvrez ci-dessous l'essai en vol de Marc Boyer

L'Epsilon DLS : Durabilité améliorée sans compromettre la légèreté

Cela signifie que l’aile est construite en tenant compte des contraintes et des efforts subis par la voilure. L’Epsilon DLS n’est pas une Epsilon 10 construite simplement avec un intrados en tissu très léger. Un intrados construit avec du tissu en 27 grammes permet de gagner environ 150 grammes par rapport à un intrados construit avec du tissu plus lourd (34 gr.).

La solution est ailleurs et permet de gagner jusqu’à 650 grammes par rapport à une Epsilon 9 à taille égale. Une Epsilon 9 24 pèse 4,4 kg et une Epsilon DLS 24 équipé d’élévateurs standards pèse 3,85 kg. Ainsi les parties les plus sollicitées comme les profils et les diagonales sont construites avec du Skytex 40 Hard finish alors que les panneaux d’intrados sont fabriquées avec du Skytex 27, 32 et 38.

Enfin grâce à des découpes de diagonales optimisées et à une géométrie des bandes de tension améliorée, on obtient ce joli gain de poids et aussi de volume. Elle est également plus compactable. Elle se compare sur le thème du poids et du volume a des ailes légères telles que l’Arak Air 3,5 kg en taille S et 24,8 m² et la Leaf Light 3 à 3,5 kg. en taille S et pour 24 m², sans pour autant être construite en totalité avec des matériaux ultra légers. Sa durabilité s'en trouve donc nettement amélioré. 

L'Epsilon DLS : quelques détails techniques

Meilleur contrôle

L’Epsilon DLS compte le même nombre de cellules que l’Epsilon 9 soit 47 pour un allongement légèrement inférieur : 5,14 contre 5,2. La forme du lobe a été revue à la baisse pour adoucir le comportement et mieux contrôler les réactions en roulis. Elle est proposée avec 3 types d’élévateurs : standards, lights qui font gagner 180 grammes et paramoteur (label DGAC).

Meilleures manipulations

Le nombre et le métrage de suspentes reste le même avec une utilisation de diamètres différents choisis selon les emplacements et les efforts à supporter. On compte ainsi 3 suspentes sur la ligne des “A”, pour faciliter les manipulations au sol (gonflage) et en vol (oreilles). Réduire le suspentage dans l’idée de gagner en performance n’était pas l’objectif majeur d’Advance à travers cette nouvelle version.

Meilleures Performances et sécurité

L’objectif et la priorité était de conserver avant tout l’esprit de l’Epsilon qui désigne une aile parfaitement en phase avec la catégorie En B et avec le type de pilote auxquels elle se destine, à savoir, des pilotes en progression et des pilotes à la recherche d’une aile “intermédiaire” offrant un excellent niveau de performance et de sécurité passive. L’accent a donc été mis sur le confort, la précision, le niveau d’accessibilité et la sécurité passive.

Meilleures innovations

Une grosse partie du travail a donc concerné la structure interne : la partie invisible de l’aile qui a été modernisée avec toutes les innovations et tous les savoirs faire accumulés à ce jour par Advance. L'Iota DLS de son côté confirme déjà tous les progrès réalisés à ce jour dans ce domaine.

L'Epsilon DLS : l'expérience de pilotes experts

Une trentaine de prototypes ont été nécessaires au développement de l’Epsilon DLS ainsi que 14 mois de mise au point. Ce sont 5 pilotes qui ont travaillé principalement sur l’Epsilon DLS durant cette période, assisté de 3 pilotes supplémentaires et qui ont pu ainsi confronter leurs impressions et leurs avis, donnant un résultat et une synthèse riche en données, très complète et approfondie.

J'ai effectué mes essais en vol avec la taille 22,  le cocon  Neo Stay Up donnant un PTV de 70 Kg et une charge alaire de 3,18. J’ai donc volé dans le milieu haut de la fourchette de poids idéale qui est comprise entre 60 et 73 kg, et entre 55 et 77 kg pour la plage étendue.

L'avis de Marc Boyer

L'Epsilon DLS au décollage

Premier contact avec l’aile et comme à chaque fois que l’on découvre un produit Advance, on est touché par la qualité, la sobriété et le souci du détail. La préparation de l'aile se fait  classiquement avec une aile positionnée au sol en léger arc de cercle. La vérification du suspentage est ultra facile grâce à des codes couleurs très efficaces. On attrape les « A » et on met en tension le suspentage qui se résume à vingt parties basses. Elles se mettent en place facilement et n'ont pas de tendance à rester emmêlé de part leur texture et leur souplesse. On clarifiera avec attention ses commandes de freins sans perdre de temps sur le reste du suspentage, Il n'y a plus de raison de parler de « démêlage ». En fait, préparer son aile se résume à vérifier les tours de sellette/cocon quand ils restent montés et ensuite bien clarifier ses commandes de freins.

 

Le lever de voile, sans vent, est progressif et demande à être accompagné. De fait et c'est le choix du fabricant, l'Epsilon DLS n'a pas de véritable tendance à accélérer sur la fin de la montée. La conséquence et l'objectif sont de limiter l'accélération de l’aile notamment lors de gonflage par vent fort. Ainsi, la voile demande à être accompagnée mais n'a pas cette tendance à shooter en fin de course. C'est safe et on facilite le contrôle de l'aile par vent fort.

L'avis de Marc Boyer

L'Epsilon DLS en vol

On est de suite agréablement surpris par une vitesse de bras hauts de 37-38 km/h.  La vitesse mini est de 21 km/h ce qui donne une  plage de vitesse assez grande de 16-17 km/h. Les moyennes mesurées tournent autour de 14-15 km/h. A noter que la plupart des ailes modernes de cette catégorie décrochent autour de 22-23 km/h mais attention, il faut toujours tenir compte de la charge alaire et comparer ce qui est comparable. Le débattement complet à la commande est grand. J'ai mesuré 70 cm. Il correspond à la distance mesurée entre la position bras hauts et le point de décrochage. Sur le premier tiers du débattement, l'effort est assez modéré. Les commandes à mi débattement  durcissent nettement et deviennent vraiment très fermes aux basses vitesses. Impossible de se faire surprendre d’autant que dans ces régimes de vol, les bouts d’ailes reculent franchement tandis que l’aile prend pas mal de flèche. Au final, les basses vitesses sont vraiment exploitables, ce qui est un vrai plus pour la précision à l’atterrissage et les reposes.

 

En accélérant à fond, j’ai obtenu 48 km/h de vitesse avec une aile qui reste bien tendue sur tout son bord d’attaque et sans aucune vibration.

L'avis de Marc Boyer

L'Epsilon DLS en thermique

Dans des conditions thermiques assez faibles

J’ai effectué mes premiers vols en petites conditions, dans des thermiques assez faibles et assez étroits. Avec 10 à 15 % de commandes, on se retrouve au “contact” de l’aile et ce, avec un effort plutôt modéré. C’est confortable et on ressent bien les variations de poids qui nous indiquent des variations de vitesse et nous informent sur les réactions à venir de notre aile. De suite, j’ai été frappé par le rendement en virage et sa précision. L’aile rentre en courbe instantanément et on peut piloter au poignet sur des amplitudes assez courtes. Une fois que l’aile est en virage, plus besoin de bouger ses avants bras. On peut conduire par petits gestes en agissant au poignet. On peut appeler ça le débattement “utile”. C'est-à-dire la quantité de commandes que je vais devoir utiliser pour effectuer mon virage et pour manœuvrer mon aile. Ce comportement et cette précision en virage donne du confort durant les longs vols de part cette position assez haute des bras qui permet également d’optimiser la dissociation de ces gestes. C’est un point essentiel surtout en conditions fortes et vital en cas d'incidents de vols et de fermetures. Les positions de commandes plus basses, lorsque l’on vole avec des ailes qui nécessitent des actions amples et des positions de commandes basses,  dégradent cette dissociation des gestes. Elle constitue pourtant les bases du pilotage d’un parapente. Être capable de dissocier les actions de pilotage à la commande des actions de pilotage-sellette est fondamental.

J’ai trouvé la réaction de l'Epsilon DLS plus progressive en roulis et il est donc plus facile de régler cette inclinaison et son rayon de virage qu’avec une Epsilon 9. Le travail sur la forme de la voûte porte ici ses fruits. C’est en grande partie de la forme de la voute et du placement du pilote (longueur du suspentage) que dépendent les comportements de l’aile en virage. On peut dire qu’avec la DLS, les réactions en roulis, lacet et tangage sont très bien coordonnés sans qu’un seul de ces mouvements prennent le dessus. La DLS gagne ainsi en maniabilité, précision et efficacité.

 

En dehors des virages et dès lors que l’on se déplace, en conditions turbulentes, l’amortissement en tangage est un peu plus marqué que sur l’Epsilon 9. C’est surtout très net sur les mouvements à cabrer que la DLS amortie mieux.

Dans des conditions thermiques assez faibles

J’ai aussi pu voler dans des conditions thermiques plus établies et avec des ascendances dégradées par des brises fortes, genre conditions assez pourris. Les bouts d’ailes sont très solides et seules des réactions rapides sur les 3 axes pourront, en l’absence de pilotage, provoquer des fermetures. Sur ce thème, en  provoquant des fermetures asymétriques massives (plus de 50% de l’envergure), on découvre une aile facile à contrer à la sellette et qui réouvre rapidement et sans brutalité. Le contrôle en tangage est facile,  aidé en cela par un grand débattement à la commande et on sent bien les départs grâce à des commandes qui parlent bien. Ce meilleur amortissement est le résultat d’un travail sur les tensions de la voilure. Elle sont ici mieux contrôlées et l’Epsilon DLS est au final un peu moins rigide que l’Epsilon 9. Elle se déforme donc un petit peu plus et, en priorité sur les bouts d’aile. C’est devenu une particularité de la marque où, comme sur une Omega X-Alps 3, une Sigma 11, une Iota DLS, on a des ailes très solides sur la partie centrale autour de laquelle les bouts d’ailes s’articulent. Ils offrent ainsi un excellent retour d’informations et une meilleure absorption des turbulences.

 

Le résultat est assez net et on peut dire que cette version donne plus de confort en conditions turbulentes tout en offrant un virage plus précis. C’est un vrai défi pour les concepteurs d’arriver à ces résultats qui sont au départ antagonistes. C’est comme pour un concepteur de sellettes ou cocons qui veut donner à la fois de la stabilité et de la précision en pilotage...

Le pilotage aux “C” est efficace même si Advance a fait le choix de ne pas équiper ses élévateurs d’un renvoi sur les “B”, pour rester en cohérence avec le niveau des pilotes auxquels cette aile se destine au départ.

Comportement en 360° et manœuvres

En 360, l’aile s’incline et accélère progressivement. Elle  affiche un comportement en adéquation avec sa catégorie. Je n’ai pas trouvé de neutralité dans les fortes inclinaisons (plus de 70°)  et dans la mesure où on relâche son appuis-sellette pour sortir de la rotation. Au-delà de ces inclinaisons, il faudra être capable de gérer la sortie selon les règles de l’art : sortie dissipée ou compensation-tempo pour les plus énervés.

 

Et même si je ne suis pas un grand habitué de la manœuvre, j’ai testé pour vous les “oreilles” qui sont très faciles à réaliser (avec ses élévateurs dédiés) et qui réouvre progressivement, dés qu’on les relâche. Aux grandes oreilles accéléré à fond, l’ensemble reste stable.

L'Epsilon DLS en conclusion

Cette dixième version d'Epsilon est une vraie réussite. La DLS donne plus de confort et plus de précision dans le pilotage. Les différences de performance se révèlent en conditions turbulentes où la glisse et le rendement font la différence, d’où la difficulté de les mesurer. Ainsi chaque nouveau modèle n'emmène pas beaucoup plus de finesse ou de taux de chute mais un ensemble d’améliorations qui font qu’au final, on gagne dans de nombreux domaines mais difficilement quantifiables. L’Epsilon DLS reste dans la lignée des ces grandes sœurs.

 

Elle incarne pour moi parfaitement cette gamme d’ailes "intermédiaires" et la classe En-B.  Elle n’est pas très typée mais plutôt discrète et efficace sans faire de bruit. Ainsi, son caractère la rend attrayante et accessible pour un grand nombre de pilotes. On aimerait dire et sans faire de jeu de mots que c’est un véritable couteau Suisse, utilisable sur site, en montagne et bonne à faire voyager. Pour ma part et si je devais la comparer aux autres modèles En-B du moment, je dirai qu’elle fait partie des 3 meilleures ailes de cette gamme, que j’ai pu essayer à ce jour.

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