Accélérateurs parapente
L’accélérateur parapente : un accessoire très utile et efficace, à tous les niveaux
L’accélérateur est un accessoire indispensable dans toutes les formes de pratique : vol montagne, soaring, vol en thermique et vol de distance. Pourquoi voler accéléré ?
On utilise couramment son accélérateur quand on vole face vent pour récupérer de la finesse et améliorer ses déplacements. L’accélérateur est indispensable quand on vole en soaring, en bord de mer, et dans des vents forts (supérieur à 25 km/h). Il permet de se mettre à l’abri d’un vent qui se renforce. En gagnant 10 km/h, on pourra alors se tirer d'affaires.
Il est également précieux quand, souvent à la suite d'erreurs de placement, on doit faire face à un venturi, par exemple, pour passer un col ou une crête. Ce sont des situations délicates où il faudra tenir compte du niveau de turbulences.
On a tout intérêt à accélérer quand on traverse des descendances, l'idée étant d'en sortir au plus vite. On utilise aussi l'accélérateur comme moyen de descente rapide en volant accéléré et aux “grandes oreilles”. La plupart du temps, les pilotes sont assez efficaces aux “petites oreilles”, en accéléré, mais pas aux “grandes oreilles”. Il est question de pratique et d’entraînement. Il n’est pas rare de voir des configurations instables avec des oreilles qui flappent. N’oubliez pas qu’aux "grandes oreilles", vous ne risquez pas de fermer à nouveau, y compris accéléré à fond.
Il ne faut jamais oublier qu'une fermeture en vol accéléré (vitesse de 44 km/h ou plus) est beaucoup plus technique à gérer qu'une même fermeture en vol bras hauts (36-38 km/h). En plus de devoir relâcher instantanément son accélérateur au moment où l’aile ferme, il faudra contrôler des réactions bien plus dynamiques. Tout est question de dosages : dosage de l'accélération en relation avec le niveau de turbulence et en relation avec la situation rencontrée (placement et hauteur par rapport au sol).
Mais l’accélérateur ne permet pas seulement de voler plus vite sur trajectoire. C'est un véritable instrument de pilotage. En effet, il permet également de préserver son rendement, sa glisse et sa stabilité. On peut véritablement parler de pilotage aux pieds. Quand on vole accéléré et en ligne droite, on peut amortir les mouvements de tangage de son aile. Pour amortir un début d’abattée, on relâche franchement son barreau. Pour amortir un mouvement à cabrer, on poussera un peu plus sa barre pendant cette phase à cabrer pour ensuite la relâcher progressivement. En agissant ainsi, on limite les mouvements de tangage, l’aile est plus stable sur trajectoire et sa glisse est meilleure. On optimise encore plus le rendement de l’aile quand on complète le pilotage aux pieds par du pilotage aux arrières. Plus vous progresserez dans votre pratique, plus vous utiliserez fréquemment votre accélérateur.
Comment l’accélérateur parapente fonctionne-t-il ?
Quand on accélère, on modifie la forme des profils et leur courbure. Ils deviennent ainsi légèrement moins porteurs et sont "obligés" d'accélérer pour récupérer de la portance. On modifie également le calage de l’aile qui se trouve alors moins cabrée alors que son angle d'incidence diminue. Dans le même temps, le point d'arrêt migre vers l’avant. C’est cette migration du point d’arrêt qui limite notamment l’accélération. Car si l'on va au-delà de cette limite, l’aile risque de fermer, tout comme lorsqu'elle est confrontée à des rafales de face et descendantes.
- Avec les ailes En-A, on gagne en moyenne 10 km/h.
- Avec une aile En-B, on gagne entre 12 et 18 km/h. Les Nova Ion 7 permettent de voler jusqu’à 55 km/h.
- Avec les ailes En-C et les En-D, on gagne entre 14 et 22 km/h.
En agissant sur l‘accélérateur, on ne fait pas qu’augmenter sa vitesse sur trajectoire. L'accélérateur modifie aussi des paramètres très importants comme le vrillage de l’aile et sa tenue. En fonction du niveau des ailes, il ne produit pas les mêmes effets. Ces effets sont en corrélation avec leur niveau de gamme et dépendent de leur concept.
Vrillage de l’aile : certains accélérateurs assez élaborés n’agissent pas de la même façon sur l’ensemble de l’aile. Ainsi, ils n’ont pas le même effet selon qu’il s’agisse du centre de l’aile ou des bouts d’ailes. Ces accélérateurs peuvent générer du vrillage positif et rendre les bouts d’ailes plus cabreurs, pour leur donner plus de résistance au détriment de leur vitesse. Ils peuvent également, selon les modèles, générer du vrillage négatif pour donner plus de vitesse aux bouts d’ailes, à la condition toutefois qu’ils puissent rester stables et résistants.
Tenue de l'aile : On entend par tenue de l’aile sa capacité à limiter les déformations et les mouvements. Les ailes offrent ainsi, une fois accélérées, plus de “rigidité” et plus de tenue. En accélérant, on cherche à limiter au maximum les déformations, les mouvements de l’aile et à augmenter sa tenue pour préserver et bonifier son rendement et sa glisse. Car chaque déformation de l’aile dégrade son aérodynamisme. Ainsi, quand on vole accéléré (au premier barreau), on sent que son aile est un peu plus tendue, un peu plus rigide et plus stable. Ce n'est donc pas qu’une impression, car l’accélérateur agit vraiment sur le comportement structurel de l’aile.
L’accélérateur permet également de repousser le seuil de la fermeture
En accélérant autour de 42-44 km/h (au premier barreau), on se met à l’abri de certaines rafales ayant des puissances faibles et moyennes. En ajoutant 5 à 6 km/h de vitesse sur trajectoire, notre aile résiste à ces rafales qui n’ont pas assez de puissance pour provoquer la fermeture. On repousse ainsi le seuil de la fermeture face à certaines rafales. Malheureusement, le fait d'accélérer ne peut pas nous mettre à coup sûr à l’abri des fermetures, car nous ne pouvons pas savoir à l’avance quelle sera la puissance des rafales. Il suffirait à ce moment-là d'avoir un maximum de vitesse sur trajectoire et de voler accéléré à fond. On arrive cependant à estimer en vol la puissance de ces rafales et on adapte ainsi sa vitesse aux conditions rencontrées. Mais il faut toujours rester vigilant quant au fait que l’on puisse être confronté à des rafales “efficaces”*, surtout si on vole à proximité du sol.
*Rafale efficace = rafale capable de provoquer une fermeture.
Les différents accélérateurs parapente
Il existe différentes familles d’accélérateur qui correspondent à des pratiques et à des besoins différents. Nous distinguons deux grandes familles : les accélérateurs pour sellettes assises et harnais, et les accélérateurs pour les cocons.
Les accélérateurs pour harnais et sellettes assises
Ils disposent la plupart du temps de deux barreaux. Le premier est souple pour être attrapé facilement en vol avec le talon. Il permet de faire la première poussée que l’on appelle le “1er barreau”. Le deuxième est rigide et permet d’atteindre la vitesse maximale. Choisissez des accélérateurs dont la partie souple fait un angle droit avec les drisses de l’accélérateur, de sorte que cette barre souple soit placée vers l’avant et soit facile à attraper.
Ces accélérateurs à deux barreaux sont plutôt destinés aux ailes de catégorie En-A et En-B. Ils sont également proposés en version light et sont conçus avec deux barres souples et des matériaux plus légers.
Les accélérateurs pour cocons
Souvent livrés d’origine avec leur cocon, ils sont de type doubles ou triples barreaux. Les versions avec 3 barreaux permettent d’être plus précis et de décomposer la poussée en 3 séquences.
Ils demandent néanmoins plus d’application au niveau des pieds pour être manipulés dans le cover leg. Il existe également des versions light de ces accélérateurs, pour les cocons destinées au marche et vol et au vol bivouac.
Installation et réglages de l’accélérateur
Ils s'installent la plupart du temps sur les élévateurs de l’aile avec des crochets fendus. Méfiez-vous de ces crochets fendus qui ont la fâcheuse tendance à se détacher, surtout quand ils sont trop ouverts. On a également eu quelques soucis lors de manœuvres en SIV où des suspentes fines sont passées dans ces crochets. Nous recommandons de relier les accélérateurs en faisant des têtes d’alouettes.
L’idéal pour monter et régler son accélérateur est d’avoir un portique sur lequel vous installez vos élévateurs. Vous reliez vos drisses d’accélérateur aux drisses situées sur les élévateurs de votre aile. Vous les connectez, que ce soit avec des crochets fendus ou des têtes d’alouette, et vous réglez la longueur.
Les accélérateurs ont entre 12 et 20 cm de débattement. Mais du fait qu'il y ait un mouflage simple, cela multiplie par deux le débattement que vous devrez fournir avec vos jambes. Au final, quand vous êtes debout dans votre sellette avec les élévateurs tendus vers le haut, votre barre rigide est 10 cm en dessous de votre assise.
Vous réglez la longueur de vos drisses de sorte que les poulies se superposent. Un point important : Il faut que dans la position accélérée à fond, vous soyez en très légère flexion au niveau des genoux. Cela facilite le dosage et le pilotage aux pieds, tout comme cela facilite la flexion des jambes en cas de fermetures massives.
Les positions "on/off" accélérées sont dangereuses sur des gros déséquilibres, car les pilotes restent bloqués dans leur position jambes tendues et se retrouvent dans des bascules arrières ingérables. Si vous n'avez pas de portique, vous pouvez régler votre accélérateur assis dans une chaise ou assis par terre. Il faudra vous faire aider pour tendre vos élévateurs vers le haut.
On finit de régler son accélérateur en vol et on ajuste au centimètre ses réglages. On constate que les accélérateurs sont souvent réglés un peu longs et méritent d'être mieux réglés. C’est quand même mieux que d’avoir un accélérateur trop court.
Nos conseils :
Prenez du temps et ajustez bien les réglages de votre accélérateur pour en optimiser son usage et son efficacité. L’accélérateur est un véritable instrument de pilotage qui prend de plus en plus d’importance au fur et à mesure que vous progressez.
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