Comment choisir son équipement de vol-rando ?

août 31, 2024
Marc Boyer
Guides voiles parapente
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Le vol-rando est une pratique de parapente exigeante qui demande une attention particulière quant au choix de l'équipement. Il existe autant d’approches en vol-rando qu'il y a de pilotes, chacun apportant sa touche de créativité et d’imagination. Néanmoins, on peut identifier quatre grandes catégories principales : le vol-rando dit "classique", le vol-rando de distance/cross, le vol bivouac et le paralpinisme.

Vous devez donc, tout d'abord, définir quelle est votre pratique. Vos objectifs et vos projets en dépendent directement.

Accès rapide :

Les différentes pratiques de vol rando >
Quel matériel choisir pour le vol rando classique ? >
Quel matériel choisir pour le vol rando distance / cross ? >
Quel matériel choisir pour le vol rando bivouac ? >
Quel matériel choisir pour le paralpinisme ? >
Conclusion >

Les différentes pratiques de vol-rando

1. Le vol-rando « classique »

C'est l'origine du parapente et le rêve initial : marcher et voler en montagne. Du fait de son accessibilité, cette forme de pratique est la plus courante. On marche en montagne le matin pour décoller dans la matinée et voler en aérologie calme afin d'atteindre la vallée sans marcher. L’idée est d'associer le plaisir de la marche avec celui de glisser dans le ciel en air calme. On utilise un matériel le plus léger, le plus accessible et le moins encombrant possible, car il s'agit de marcher et de voler à la journée.

2. Le vol-rando de distance / cross

C’est une pratique plus exigeante qui associe la marche en montagne avec le vol de distance. On utilise des voiles offrant plus de performances et des sellettes, des cocons équipés d’un parachute, garantissant un très bon niveau de confort, car il est courant dans ce type de pratique de passer plus de temps en vol que de temps à marcher. L’idée n'est pas forcément de marcher longtemps, mais plutôt d'atteindre un décollage bien placé, permettant une extraction facile, car il s’agit de marcher pour ensuite voler sur des kilomètres.

3. Le vol-bivouac

On monte d’un cran dans les niveaux d’exigence, car le vol-bivouac demande encore plus d’expertise dans tous les domaines : évoluer en montagne, se déplacer en vol dans les reliefs, reposer en montagne, gérer son autonomie en matière de ravitaillement et de logistique. Il faut donc être très complet, d’autant plus que l’aspect physique prend une importance capitale. On utilise un équipement de vol à la fois léger et performant, ainsi qu'un matériel de montagne adapté aux climats et aux terrains. Il est courant d’évoluer avec un sac flirtant avec les 20 kg, car il s’agit de marcher, voler, manger, dormir, marcher, voler…

4. Le paralpinisme

Sur le même schéma que le vol-rando, le paralpinisme s’exprime en zone alpine et désigne des terrains glaciaires ou rocheux, nécessitant l’emploi de techniques dites alpines. Dans cette pratique exigeante, il faut maîtriser les techniques spécifiques à l’alpinisme et au vol, car il s’agit de grimper pour ensuite voler.

Quel matériel choisir pour le vol rando ?

Chacune de ces pratiques demande un équipement très spécifique. Nous allons voir pour chacune d’entre elles quelles voiles et quelles sellettes sont les plus adaptées, et nous vous donnerons un maximum de conseils pratiques pour vous guider dans le choix de votre équipement de vol-rando.

1. Le vol rando

classique

La voile montagne

On parle de voile montagne. On la choisit en fonction de son poids, de son volume plié et de son niveau d'accessibilité. La priorité n'est pas la performance mais plutôt l'accessibilité au décollage et en vol. En montagne, plus c’est simple, mieux c’est !

Notre sélection de mini-voiles pour le vol-rando

La mini-voile

À ce titre, les mini-voiles sont une option réservée aux pilotes très expérimentés, capables de gérer les phases de décollage et d'atterrissage avec des ailes plus rapides, nécessitant une technique sans faille.

Notre sélection de mini-voiles pour le vol-rando

La mono-surface

A propos du poids et du volume, les ailes mono-surfaces sont imbattables sur ces critères mais offrent des performances plus limitées en matière de finesse et de vitesse. Elles sont aussi plus exigeantes sur les phases d’atterrissage.

À propos du poids, on pourra gagner des centaines de grammes en jouant sur la taille de son aile. Mais au fur et à mesure que vous descendrez dans les tailles, le niveau d’exigence pour piloter ces ailes augmentera proportionnellement.

Notre sélection de mono-surfaces pour le vol-rando

Nos conseils

N’oubliez jamais que la priorité et la phase la plus importante, surtout en montagne, est le décollage. Choisissez une taille de voile qui vous garantira des décollages faciles. Une petite voile est plus exigeante au décollage, de part une prise en charge plus longue, exigeant de fait des courses plus longues et plus rapides. De plus, il n'est pas rare de décoller sans vent, dans de la neige profonde et parfois avec un léger vent arrière. Il ne faut pas non plus négliger la phase d’atterrissage, où une vitesse/air importante laisse moins de place aux erreurs.

Le harnais pour le vol rando

Tout comme pour la voile, on le choisit en fonction de son poids, de son volume et de son niveau de confort. La question de la protection dorsale peut se poser, tout comme l’emport d’un parachute de secours.

Notre sélection de harnais ultra-light pour le vol-rando

Le parachute de secours

Pour la question du parachute de secours, nous avons l’habitude de dire que le fait de voler en air calme nous met à l’abri des fermetures et des pertes de contrôle, tout comme le fait de voler en l’absence d’autres pilotes nous met à l’abri des collisions. Pour ces raisons, nous ne voyons pas l'intérêt de prendre un secours pour voler en montagne, en air calme. Mais si le simple fait d’en avoir un vous rassure, ne vous en privez pas.

Nos conseils

À propos des protections dorsales, si le simple fait d'en voir une vous rassure, ne vous en privez pas. Mais n’oubliez pas que la meilleure protection reste votre dextérité. Soyez très exigeant envers vous-même et n’acceptez jamais de vous poser ou de décoller avec grossièreté.

2. Le vol rando

distance / cross

La voile

On la choisit en tenant compte de son poids/volume et de ses performances. Les performances de l’aile sont un critère important et doivent permettre de faire du vol de distance. On choisira son aile en fonction de son niveau de pilotage et de son expérience. Avec le projet de faire de la distance, cette pratique de vol rando/cross concerne des pilotes expérimentés et des voiles allant du niveau EN B au niveau EN D.

Notre sélection de voiles pour le vol-rando de distance / cross

Nos conseils

Choisissez une voile avec laquelle vous avez de la marge et avec laquelle vous êtes vraiment à l’aise. La réussite de vos projets ne dépend pas directement des performances de votre aile, mais plutôt de votre capacité à prendre les bonnes décisions dans tous les domaines, au sol comme en vol.

La sellette, le cocon pour le vol-rando de distance / cross

Le poids et le volume sont toujours des critères essentiels auxquels il faut ajouter le confort, la protection et l’emport du parachute de secours. En effet, dans ce genre de pratique, le pilote est plus exposé à l’utilisation du parachute de secours, tout comme l’emploi d'une protection dorsale prend encore plus de sens.

L’usage d’une sellette paraît logique quand on vole avec une aile EN B. En utilisant une aile B+, qui s'adresse à des pilotes plus expérimentés, l’utilisation d’un cocon devient plus évidente, sans négliger toutefois les prérequis qu'exigent les cocons.

Protections : Pour réduire le volume lors du portage, on choisira des protections airbag ou gonflables.

Notre sélection de sellettes pour le vol-rando de distance / cross

Notre sélection de sacs pour le vol-rando de distance / cross

On a besoin d'environ 60 à 70 litres pour ranger tout son équipement de vol rando

Notre sélection de sellettes réversibles pour le vol-rando de distance / cross

Notre sélection de cocons light pour le vol-rando de distance / cross

Nos conseils

À la question de choisir entre une sellette classique et une sellette réversible, nous vous conseillons de bien regarder ce que vous gagnez en poids et en volume en fonction de vos choix, sans négliger le côté pratique de votre équipement. Une sellette légère associée à un très bon sac de vol-rando est une solution à ne pas négliger, même si les sellettes réversibles restent très intéressantes et abouties, mais souvent moins pratiques et moins fonctionnelles.

Pour votre cocon, même si le poids et le volume sont des critères très importants, ne négligez pas l’essentiel, à savoir utiliser un cocon dont la géométrie offre un excellent niveau de stabilité et une bonne précision dans le pilotage. Choisissez un cocon qui soit en corrélation avec votre voile, car il doit vous donner suffisamment d’autorité. Plus votre aile est allongée, plus vous aurez besoin d’efficacité et d’autorité.

Si vous utilisez une protection gonflable, n’oubliez pas que les variations de pression dues aux changements d'altitude impactent directement leur densité. Préférez les protections que l’on peut gonfler en vol à l’aide d’un tuyau.

3. Le vol rando

bivouac

La voile

Le poids et le volume sont encore plus déterminants, car en plus de votre équipement de vol, vous devez porter votre matériel de bivouac, votre ravitaillement et votre eau. Ne focalisez pas uniquement sur les performances pures, car les ailes actuelles en offrent suffisamment pour traverser n’importe quel massif et réaliser tous les projets. Par contre, la question de son comportement aux basses vitesses est essentielle, car vous êtes amené à faire des repos en altitude en fin de vol, dans l’idée de revoler le lendemain.

Nos conseils

Comme pour votre aile de vol-rando/cross, gardez un maximum de marge avec votre voile. Il s’agit d’être vraiment à l’aise dans toutes les phases de vol. À ce titre, soyez très exigeant par rapport au gonflage, au lever de voile, au contrôle au sol et au comportement aux basses vitesses.

Notre sélection de voiles pour le vol-bivouac EN B

Notre sélection de voiles pour le vol-bivouac EN B+

Notre sélection de voiles pour le vol-bivouac EN C

Notre sélection de voiles pour le vol-bivouac EN D

Le cocon pour le vol-bivouac

On retrouve les mêmes critères que pour votre cocon de vol-rando / cross, mais on en ajoute un autre, et pas des moindres : les volumes de rangement, tout en restant vigilant sur le poids et le volume plié. En effet, chaque gramme compte, car en plus de votre matériel de vol, vous allez porter et embarquer en vol tout votre équipement de bivouac, la nourriture, votre eau (3 litres par jour minimum) et parfois du matériel d’alpinisme (piolet, crampons).

Notre sélection de cocons pour le vol-bivouac

Nos conseils

La question du rangement est essentielle et fait la différence, mais n’oubliez pas les fondamentaux : stabilité et pilotage avant tout, et ensuite poids et volume plié.

Ne soyez pas surpris si, sur certains modèles, il est nécessaire d’utiliser le volume dorsal dédié à la protection pour ranger votre équipement. Ce compartiment sous-cutal est rempli avec des objets rigides tels que le réchaud et le gaz. Le compartiment dorsal est utilisé pour mettre des objets souples, comme votre tente, votre duvet, ou autre.

4. Le

paralpinisme

La voile

Pour cette pratique, on recherche une aile la plus légère et la moins volumineuse possible, mais il reste la question du décollage. En paralpinisme, l’idée est simple : faire une belle voie, un beau sommet et mettre toutes les chances de son côté pour ne pas descendre à pied, mais en vol. Dans ce type de schéma, le choix de l’aile dépendra souvent du niveau d'exigence de la course ou du sommet. Il est en effet difficile de grimper dans des voies difficiles avec un sac lourd et volumineux. Par contre, pour faire une voie "normale", une aile 600 ou 700 g plus lourde conviendra tout à fait. Pour les mêmes PTV, entre une mono-surface et une mini-voile, il y a en moyenne 700 g d’écart. On trouve environ 200 g d'écart entre une mini-voile et une aile double surface.

On a le choix entre trois types de voiles : les mono-surfaces, les ailes montagne et les mini-voiles. À noter qu’il existe maintenant des mono-surfaces de très petites tailles. Pour donner des exemples, une aile montagne est parfaite pour faire le Mont Blanc, tandis qu’on choisira plutôt une mono-surface pour une course d’alpinisme plus exigeante.

Les mono-surfaces

Ce qu'il y a de sûr, c’est qu’aujourd’hui elles sont intouchables sur la question du poids et du volume. Par contre, elles pêchent un peu par leur manque de vitesse et de finesse. Tout est question de sommets, de vols et d’aérologie. Elles sont aussi imbattables en matière de gonflage, car elles montent instantanément par vent de face. En revanche, par vent arrière ou dans une neige profonde, elles sont pénalisées du fait d’offrir une moins bonne portance.

Notre sélection d’ailes mono-surface pour le paralpinisme

Les ailes montagne

Elles offrent des poids et des volumes tout à fait raisonnables. Leurs principaux atouts sont leur accessibilité, car elles sont plus faciles à gérer à tous les niveaux, et leur polyvalence face aux exigences du terrain grâce à leur très bonne prise en charge au décollage. C’est une qualité très importante pour des décollages en neige profonde ou croûtée, par vent arrière, sur des pentes faibles ou très caillouteuses.

Notre sélection d’ailes montagne pour le paralpinisme

Le harnais pour le paralpinisme

LA priorité : le poids et le volume. Vous n’allez pas passer des heures en vol, mais vous allez passer des heures à marcher et à grimper. Attention toutefois, car sur de grands dénivelés, il est fréquent de voler parfois plus d’une heure. Nous avions volé 55 minutes en triplace depuis le sommet de l’Aconcagua jusqu’à l’entrée de la vallée, tout comme on vole pratiquement une heure en air calme depuis le sommet du Mont Blanc jusqu'à la vallée. Il est donc aussi question de confort, que certains modèles peuvent offrir tout en étant très légers.

Notre sélection de harnais ultralight pour le paralpinisme

Nos conseils

Prenez de la marge dans la taille de votre harnais. Trop petit, il vous gênera au sol comme en vol, d’autant que vous porterez des vêtements volumineux, comme une doudoune épaisse. Un harnais, même un peu grand, ne sera pas plus instable grâce à son ABS à cuissarde et vous donnera assez de précision en pilotage. En vol, vous aurez sur vos épaules un sac plus ou moins lourd à porter. Vérifiez, sous portique, qu’il ne vous gêne pas en tirant exagérément sur vos épaules ou en faisant apparaître une barre dans votre dos, au niveau de vos dorsales.

Conclusion : comment choisir son équipement de vol rando ?

Soaring Shop est, depuis ses débuts, un spécialiste des équipements de montagne et de parapente légers dédiés au vol-rando et au vol-bivouac. Marc Boyer avait testé en 1996 la première aile de montagne jamais créée : la Nervures Kenya. Il avait écrit à l’époque : « La Kenya, en plus de marquer un retour aux sources du parapente, ouvre les portes d’un nouveau monde. » Nous sommes fiers d'avoir écrit quelques lignes de l'histoire du parapente en montagne en réalisant des premières telles que le premier vol en biplace du Toubkal (4167 m), le premier vol en biplace et le premier vol en mini-voile du Cotopaxi (5868 m), ainsi que le premier vol en triplace de l'Aconcagua (6962 m).

Depuis plus de 30 ans, nous organisons des vols rando, des vols bivouac et du paralpinisme. Chaque année, nous guidons ainsi de nombreux pilotes dans les Pyrénées, les Alpes, le Haut Atlas, les Andes et l'Himalaya avec la Soaring Académie. Le vol du Toubkal avec 17 pilotes reste un très grand souvenir, tout comme ceux réalisés au Cotopaxi en biplace et en mini-voile. Le vol rando et le vol bivouac sont véritablement l'ADN de Soaring Shop et de la Soaring Académie.

Nous sommes à votre entière disposition pour parler de vos projets et de votre pratique. Vous avez des rêves, nous sommes là pour vous aider à les concrétiser.

Never stop climbing and flying.

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